Depuis quelques années maintenant, on entend parler de "réfugié climatique". De quoi parle t-on ? Il s'agit de personnes qui, par la contrainte des catastrophes naturelles et le réchauffement climatique, doivent quitter leur terre. Ces individus ne pourront pas revenir chez eux et cela pose donc la question du statut qu'on leur donnera et de qui les accueillera.

Ce blog est un lieu d'informations sur le problème des réfugiés climatiques. Vous y trouverez les campagnes publicitaires parlant de ce problème, les liens vers les organisations mondiales et tout ce que vous souhaitez savoir sur ce problème majeur du XXIsiècle.
C'est un blog qui associe le graphisme et des valeurs humaines par rapport à des problèmes de société.

25/11/2009

Le Bangladesh, le pays qui s'efface




Le pays, où s'est rendu jeudi le ministre français de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, pourrait perdre 20% de son territoire d'ici 2050. Et 20 millions de Bangladais pourraient devenir des réfugiés environnementaux.

L’eau est là. Partout. Fangeuse mais puissante. En ce jeudi voilé de la fin du mois d’octobre, elle renvoie même d’éblouissants reflets métalliques. Sur les cartes, elle zébrait déjà depuis bien longtemps le Bangladesh, du nord au sud. Ce pays delta, qui reçoit 92% des eaux provenant du Tibet, du Bhoutan, de l’Inde et du Népal, est régulièrement touché par les inondations pendant la mousson.

A présent, le phénomène s’accélère. Alors qu’en Occident on ne mesure encore que sur le papier les conséquences du changement climatique, un pays s’efface dans l’indifférence quasi générale, île par île. Première grande victime recensée de l’augmentation des températures. Vulnérable parce qu’il est traversé par des fleuves puissants, capables d’emporter leurs berges; ainsi le Brahmapoutre, le cours d’eau le plus le plus instable de la planète. Parce qu’il connaît une multiplication des cyclones tropicaux et des périodes de sécheresse. Parce que, surtout, une grande partie de son territoire est située à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer.
Un sous-groupe à Copenhague?

Les scientifiques ont d’ailleurs calculé que si la montée des eaux était de 40 cm, 10% de la superficie du pays seraient définitivement perdus. A 1 m, c’est le tiers du territoire qui serait englouti. Une catastrophe sans précédent lorsque l’on considère que sa population grouillante connaît, avec ses 150 millions d’habitants serrés sur une surface quatre fois plus petite que la France, une concentration démographique inédite. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a prédit que le Bangladesh appauvri, sillonné par un réseau de plus de 200 cours d’eau, allait de toute manière perdre 17 % de son territoire d’ici à 2050, et que 20 millions de Bangladais deviendront des réfugiés environnementaux à la même date.

C’est donc ici que l’on peut le mieux évaluer in situ les conséquences de ce fameux réchauffement climatique dont certains doutent encore, et surtout les réponses à lui opposer. Ici que l’on comprend à quel point ce terrible processus exacerbe les déséquilibres existants et frappe de plein fouet les plus misérables. La bégum Sheikh Hasina, Premier ministre du Bangladesh, ne s’y est pas trompée, elle qui est devenue la porte-parole des pays les plus pauvres. Elle qui espère voir émerger à Copenhague un sous-groupe des "pays les plus vulnérables" aux modifications du climat.
Le réchauffement climatique frappe les plus misérables

Pour une leçon grandeur nature, il suffit de s’embarquer sur le Flèche d’or, le long bateau à moteur d’Yves Marre. Cet humanitaire, silhouette impeccable d’un ancien steward d’Air France, couvre-chef en peau à la Indiana Jones, a fondé son ONG, Friendship. Très pragmatique, il a ouvert des hôpitaux flottants, mis en place des bateaux d’urgence et pense, pourquoi pas, à des habitations rurales amarrées sur les flots, des modules sur l’eau pour des crèches, des écoles ou des dispensaires, à des champs créés sur les lits de jacinthes flottantes qui pullulent sur l’eau.

En naviguant sur le Brahmapoutre, au sud de Dacca, il raconte les fleuves et les rivières, réelles artères du Bangladesh. Qui font aussi son désespoir quand tous les ans un milliard de tonnes de sédiments s’arrachent au Gange et au Brahmapoutre et redessinent le pays. Quand, par exemple, l’île de Bhola, l’une des plus grandes du Bangladesh, est engloutie à moitié par les eaux en 2005, faisant 500 000 sans-abri. Des "déplacés climatiques" que l’on retrouve dans la tentaculaire agglomération de Dacca, serrés depuis des mois sous des abris bâchés, eux-mêmes installés sur des terres inondables…
"Un défi pour l'humanité tout entière"

Quant aux réponses, Yves Marre désigne ces drôles de cicatrices qui strient régulièrement le paysage, perçant les centaines de kilomètres de digues érigées sous l’impulsion notamment de la France dans les années 1980. Il s’agit de pipelines perchés sur des supports de bambous. A l’extérieur du talus, le sable est pompé dans le fleuve. Il est rejeté à l’intérieur, côté capitale, afin de regagner les terres avalées par les eaux. Après quelques moussons le sol se stabilise et l’on peut y édifier de nouvelles habitations.

Sous la contrainte de l’urgence absolue naissent des solutions innovantes. Comme cette île façonnée par la main de l’homme en forme d’œuf pour mieux résister à l’érosion, ces villages flottants qui accueillent les populations nomades… "Finalement, ce pays n’est qu’un radeau de limons", sourit Yves Marre, qui en est lui-même tombé éperdument amoureux en le survolant. "Ici, nous nous bagarrons pour un territoire qui nous file entre les mains, poursuit-il. En même temps, c’est pour cela que ce pays représente un défi pour l’humanité tout entière."


Soazig Quéméner, à Dacca (Bangladesh) - Le Journal du Dimanche

2 commentaires:

  1. Bonjour
    je vous félicite pour votre engagement et votre prise de conscience des problèmes que rencontre l'humanité. Seuls les socialistes sont à même de vous aider dans votre action, et en tant que "femme du Poitou" et "femme debout" je vous soutiens dans votre Désir d'un Avenir meilleur.
    Et non je ne m'énerve pas!!!
    Ségo

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  2. Bonjour,
    je ne suis pas d'accord, les réfugiés doivent être socialistes pour pouvoir être sauvés. Je propose un vote des militants pour trancher entre nos points de vue.
    Bien à toi ma copine

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